L’heure des choix sans compromission
En cet été 2025, la situation sociale et politique en France et ailleurs se dégrade à grande vitesse.
Sous couvert d’écologie, de sécurité et de lutte contre les extrémismes, le pouvoir renforce sa mainmise sur les corps et les esprits. Les pauvres sont chassés des villes, les caméras prolifèrent et les matraques se déchaînent dès qu’une contestation surgit.
Dans ce contexte, il est urgent de clarifier les positions, et notamment au sein de l’extrême-gauche libertaire et révolutionnaire, où certaines confusions dangereuses persistent. L’heure est venue de reprendre l’offensive, sans se compromettre avec des forces réactionnaires, qu’elles soient étatiques, religieuses ou communautaristes.
L’autoritarisme sous toutes ses formes : l’ennemi numéro un
Le capitalisme vert qui s’installe, avec ses Zones à Faibles Émissions, son écologie punitive et sa gestion policière des colères sociales, n’a rien de progressiste. C’est un instrument d’exclusion sociale, de gentrification accélérée et de contrôle des classes populaires.
À cela s’ajoute la surveillance de masse : caméras, algorithmes, drones policiers, fichages… Les libertés individuelles et collectives se réduisent à peau de chagrin tandis que la police s’arme, s’équipe et s’arroge un droit permanent à la violence légitime.
Mais cet autoritarisme ne vient pas seulement de l’État ou du capital. Il s’insinue aussi dans nos propres milieux militants.
Car il faut le dire : une partie des courants libertaires et anarchistes contemporains s’est enfermée dans un entre-soi dogmatique, érigeant ses certitudes en vérités absolues, et excluant toute pensée divergente sous prétexte qu’elle ne correspondrait pas aux bons codes militants, au lexique autorisé ou aux analyses validées.
Cette posture sectaire aboutit à une police idéologique interne, où le débat est évacué au profit de l’anathème :
- Celui qui interroge l’angélisme pro-Hamas est un raciste.
- Celui qui critique les dérives identitaires est un réactionnaire.
- Celui qui veut maintenir la complexité dans l’analyse sociale est suspect de complotisme ou de fascisme.
Ceux qui dénoncent la pensée unique imposée par l’État et les médias reproduisent souvent une pensée unique dans leur propre camp.
Résultat : des collectifs qui se ferment, des solidarités qui se délitent, et des militants populaires qui s’éloignent de ces milieux trop moralisateurs et déconnectés.
Le véritable anarchisme ne se construit pas sur des dogmes, mais sur des pratiques sociales, des solidarités concrètes et des débats ouverts. Il doit retrouver cette capacité à dialoguer avec celles et ceux qui n’emploient pas les bons codes militants, mais qui vivent les oppressions et les violences sociales au quotidien.
Notre combat est contre l’autoritarisme partout où il s’exerce : dans les palais de la République, dans les casernes de police et jusque dans nos assemblées militantes.
Le mépris de classe comme doctrine politique
L’un des traits les plus marquants de cette période reste la manière dont les élites gouvernantes affichent sans gêne leur mépris des classes populaires.
Une violence sociale qui ne passe même plus par le mépris feutré d’autrefois, mais par des attitudes ouvertement condescendantes et des décisions déconnectées des réalités.
On l’a vu encore récemment :
- Agnès Pannier-Runacher qui explique aux pauvres de couper leur climatisation… depuis une salle climatisée.
- Un président de la République qui insulte l’intelligence collective en accusant les médias de “brainwashing” quand ils soulignent ses contradictions.
- Des ministres qui pérorent sur la fermeté face aux régimes autoritaires, mais laissent des journalistes français croupir en prison en Algérie ou en Iran
L’arrogance sociale atteint son sommet dans la gestion judiciaire :
- Des boulangers condamnés pour avoir osé ouvrir leur commerce le 1er mai.
- Des agressions collectives excusées ou minimisées.
- Des affaires politico-financières (Betharram, conclaves de retraites…) qui s’étouffent dans le silence complice.
Cette politique de classe ne produit qu’une seule chose : le renforcement du contrôle policier dans les quartiers populaires, les banlieues, les centres-villes gentrifiés, sous prétexte de fêtes mal maîtrisées ou d’incidents sportifs. La police devient omniprésente et de moins en moins efficace, mais toujours plus armée et intouchable
Une extrême-gauche vampirisée par des combats mal posés et méprisante envers les classes populaires
Depuis plusieurs années, une partie de l’extrême-gauche française semble avoir abandonné les luttes sociales réelles pour se replier sur des combats mal posés, souvent sur des enjeux à forte charge symbolique mais déconnectés des conditions de vie concrètes des classes populaires.
Le soutien à la cause palestinienne, qui devrait relever d’un anticolonialisme universaliste, s’est ainsi transformé dans certains milieux en marqueur identitaire de classe moyenne radicalisée, parfois prête à fermer les yeux sur la nature réactionnaire du Hamas, sous prétexte de lutte antisioniste.
Il est essentiel de le répéter : Soutenir Gaza, oui. Le Hamas, non.
Ce dernier n’est ni progressiste, ni populaire, ni anarchiste. C’est le bras armé des mollahs de Téhéran, un appareil religieux autoritaire, sexiste et anti-révolutionnaire.
Dans ce glissement, ce n’est pas seulement un combat mal posé : c’est un mépris assumé pour les classes populaires françaises, qu’elles soient ouvrières ou issues de l’immigration. Une élite bourgeoise radicale, coupée des réalités sociales, cherche aujourd’hui son électorat dans des segments communautaires et universitaires, abandonnant le terrain des luttes populaires quotidiennes : précarité, logement, santé, libertés publiques.
Notre solidarité ne doit jamais être sélective ni aveugle. Aucune lutte anticoloniale ne peut justifier l’alliance avec des forces qui veulent imposer l’ordre moral et religieux.
Que penser de celui qui nous explique que le voile est acceptable parce qu’il signifie une soumission à un dieu et pas à son homme ?
Cette trahison de classe laisse un espace béant où l’extrême droite vient s’engouffrer, récupérant les colères sociales, les désillusions des campagnes et des banlieues, et poussant les plus précaires à se confronter entre eux : ouvriers contre jeunes de quartier, petits commerçants contre allocataires, précaires contre précaires.
L’extrême-gauche bourgeoise contemporaine n’a plus rien de révolutionnaire. Elle est devenue une caste universitaire et médiatique, usant des luttes anticoloniales et féministes à des fins électoralistes, fracturant la société pour tenter de conquérir le pouvoir dans les interstices d’un système qu’elle prétend combattre.
Le prix à payer ? Un peuple divisé, des solidarités brisées et une extrême droite qui se renforce jour après jour.
Refuser les récupérations identitaires et populistes
La montée des tensions communautaires et nationalistes est aujourd’hui un piège mortel pour les mouvements révolutionnaires. Le combat social et libertaire doit rester universel et émancipateur, en refusant à la fois le nationalisme des États et les replis identitaires qui fragmentent les solidarités populaires.
Trop de luttes sociales sont désormais instrumentalisées au profit d’intérêts partisans ou de logiques de division. Il est indispensable de protéger les solidarités de classe des récupérations politiciennes, communautaristes ou populistes, et de défendre une perspective égalitaire et antiautoritaire, sans drapeaux, sans dieux et sans maîtres.
Nous, anarchistes, devons absolument éviter de tomber dans cette posture binaire qui voudrait nous assigner à choisir entre deux camps qui ne sont que les deux faces d’une même pièce autoritaire.
Les deux sont à combattre. Leur stratégie est toujours la même : culpabiliser, injurier, disqualifier quiconque refuse de se soumettre à leur récit. Social-traître, fasciste, islamo-gauchiste…
le vocabulaire varie mais la méthode reste celle de la mise au ban.
Ces deux camps veulent notre tête, car l’idée même d’une révolte égalitaire, populaire et libertaire leur est insupportable.
Nous savons depuis longtemps comment combattre les identitaires et les fascistes. Ce que nous devons désormais affronter, ce sont les communautaristes et dogmatiques infiltrés dans nos rangs, qui sous couvert d’antiracisme ou d’anticolonialisme, cherchent à culpabiliser les camarades pour mieux les faire basculer dans une logique républicaine, moraliste et électoraliste.
Le pouvoir sur les autres est à combattre partout : qu’il vienne d’un État sécuritaire et bourgeois, de sa police, de ses juges et de ses drones ; ou qu’il s’incarne dans un régime dogmatique religieux et politique, prétendant nous imposer des règles pour notre bonheur et notre sécurité.
L’émancipation, c’est la liberté sans conditions. La révolution, c’est l’abattement de toutes les autorités.
Relancer l’idée d’une insurrection sociale, égalitaire et libertaire
Face à l’effondrement des services publics, à la précarisation organisée et à la misère programmée des campagnes comme des quartiers populaires, il faut reconstruire une perspective révolutionnaire ancrée dans les réalités sociales.
Le défi n’est pas seulement de résister, mais de proposer un projet d’émancipation collective, dégagé des appareils politiciens et des récupérations identitaires.
Une révolution des pauvres, des sans-grade, des invisibles.
Pour un anarchisme offensif, lucide et incorruptible
Les anarchistes doivent aujourd’hui choisir leur camp sans ambiguïté :
celui des peuples, pas des appareils.
Celui de l’émancipation collective, pas des compromissions sectaires.
Contre l’État, contre les dogmes religieux, contre les frontières et contre les manipulations identitaires.
Ni État, ni mosquée, ni croix, ni capitaine.
Le peuple libre ou rien.
Il ne s’agit pas de donner des leçons, mais de remettre au cœur des luttes l’essence même du projet anarchiste : l’émancipation totale et sans concessions.
avec ou sans patriarcat ? avec ou sans proprieté privé ? et la hierarchie ? Anar Kombat
Dans le texte “L’heure des choix sans compromission”, plusieurs critiques sont légitimes, notamment contre le capitalisme sécuritaire et les replis dogmatiques dans certains cercles militants. Mais certaines phrases glissent dangereusement, et méritent, à tout le moins, des explications publiques.
✴️ 1. « Celui qui interroge l’angélisme pro-Hamas est un raciste. »
→ Cette formule installe un faux dilemme et suggère que l’accusation de racisme est systématiquement instrumentalisée, ce qui décrédibilise les luttes antiracistes bien réelles.
➡️ Question : voulez-vous combattre les amalgames ou participer à une rhétorique qui affaiblit la vigilance contre le racisme ? Qui vise cette phrase, exactement ?
✴️ 2. « Que penser de celui qui nous explique que le voile est acceptable parce qu’il signifie une soumission à un dieu et pas à son homme ? »
→ Cette phrase attaque une pratique culturelle et religieuse sans distinction de contexte, de choix personnel, ou de domination imposée. Elle suggère que toutes les femmes voilées seraient soumises, ce qui est une forme de paternalisme néocolonial.
➡️ Question : êtes-vous en train de dire que toute femme croyante est aliénée ? Où placez-vous la frontière entre critique des dogmes religieux et stigmatisation raciale ?
✴️ 3. « Une élite bourgeoise radicale… cherche aujourd’hui son électorat dans des segments communautaires et universitaires. »
→ Cette phrase utilise des codes rhétoriques qui rappellent ceux de la droite identitaire, en suggérant que certaines luttes anticoloniales ou issues de la pensée décoloniale seraient motivées par un opportunisme communautaire. C’est très glissant.
➡️ Question : Pouvez-vous préciser ce que vous appelez “segments communautaires” ? De quelles classes, de quelles populations, de quels combats parlez-vous exactement ? Qu’est-ce qui distingue votre discours de celui d’un Finkielkraut ou d’un Zemmour ?
Voilà une réaction qui ne déçoit pas. On demande un point de vue, on l’exprime, et immédiatement surgit le procès d’intention : « vous dites ça mais en fait vous pensez ça ».
C’est amusant, parce que c’est précisément la posture qu’on dénonce : celle qui consiste à refuser de lire ce qui est écrit pour mieux prêter aux autres des intentions qu’ils n’ont pas, façon « on sait mieux que vous ce que vous pensez ». Un classique.
C’est d’ailleurs une spécialité bien connue chez certains militants dont on taira le courant: la critique n’a pas droit de cité si elle touche à leurs ambiguïtés.
Dès qu’on soulève la moindre question sur le soutien à des mouvements religieux autoritaires sous prétexte de lutte contre l’oppression, on se fait immédiatement taxer de faire le jeu de l’extrême droite ou de mal comprendre la situation.
Mais au fond, cette mécanique n’a qu’un seul objectif : esquiver le débat et maintenir un entre-soi confortable où la contradiction est traitée comme une trahison.
Merci donc pour cette démonstration en direct, c’est éclairant.
Notre réponse point par point, en respectant l’esprit critique du texte, sans reculade, mais en clarifiant là où c’est nécessaire pour éviter les contresens.
1. « Celui qui interroge l’angélisme pro-Hamas est un raciste. »
→ Cette formule installe un faux dilemme et suggère que l’accusation de racisme est systématiquement instrumentalisée, ce qui décrédibilise les luttes antiracistes bien réelles.
Question : voulez-vous combattre les amalgames ou participer à une rhétorique qui affaiblit la vigilance contre le racisme ? Qui vise cette phrase, exactement ?
Cette phrase dénonce, un mécanisme récurrent dans certains cercles militants, où toute critique du soutien sans nuance au Hamas est immédiatement disqualifiée non pas par un argument politique, mais par l’accusation de racisme ou d’islamophobie, coupant court au débat.
Elle vise précisément cette posture dogmatique, pas les luttes antiracistes réelles, légitimes et nécessaires.
Le texte ne nie pas l’existence du racisme, il le combat. Mais il refuse qu’on s’en serve comme paravent pour interdire la critique des courants religieux autoritaires, sous prétexte qu’ils seraient « du bon côté » par défaut.
Le combat anarchiste c’est de refuser les amalgames des deux côtés :
• Oui au combat antiraciste.
• Oui à la critique des théocraties et de leurs relais, même quand ceux-ci sont victimes de racisme dans d’autres contextes.
•
Ce que vise cette phrase, ce sont les militants dogmatiques, pas les luttes antiracistes sincères.
2. « Que penser de celui qui nous explique que le voile est acceptable parce qu’il signifie une soumission à un dieu et pas à son homme ? »
Question : êtes-vous en train de dire que toute femme croyante est aliénée ? Où placez-vous la frontière entre critique des dogmes religieux et stigmatisation raciale ?
Argument massue : « Vous critiquez le voile donc vous stigmatisez racialement ». C’est fascinant de voir à quel point certains s’empressent de dévier la critique d’un rapport de pouvoir religieux pour la rabattre sur le terrain du racisme, histoire de rendre la discussion toxique et de s’éviter de répondre sur le fond.
Alors non, désolé, il ne s’agit pas de dire que toute femme croyante est aliénée (merci pour le raccourci grotesque au passage), mais de pointer l’indécence qu’il y a, pour un type qui se prétend anarchiste et antiautoritaire, à se satisfaire publiquement de la soumission de femmes… tant que c’est à un dieu et pas à un homme. Comme si le problème était le sexe de celui qui donne les ordres et pas l’ordre lui-même.
On attendrait quand même d’un soi-disant anarchiste qu’il soit un peu plus chatouilleux face à la mise sous tutelle des corps et des esprits par des religieux. Mais visiblement, chez certains, l’autoritarisme passe crème dès qu’il est estampillé « culture d’opprimés ». On retrouve ici la vieille hypocrisie : quand la camisole est brodée de versets, elle devient un choix respectable. Pratique.
Et le pire, c’est qu’au lieu de discuter du fond (le rapport à la liberté individuelle face aux dogmes) ça préfère immédiatement braquer le projecteur sur un supposé racisme, histoire de cadenasser le débat et de pouvoir continuer à poser des selfies militants en mode plus progressiste que moi tu meurs. Pathétique mais efficace.
La réponse à la question posée :
Là encore, le texte ne prétend pas dire que toute femme voilée est soumise. Il dénonce un discours complaisant tenu par des militants républicains de gauche et une partie de l’extrême-gauche bien-pensante, qui justifient des symboles religieux sexistes sous prétexte qu’ils seraient « choisis » ou « culturels », tout en étant incapables de tolérer les mêmes oppressions quand elles viennent d’un patron ou d’un État.
Il ne s’agit pas de juger individuellement les femmes voilées, ni de nier la pluralité des motivations (imposées, sociales, intimes, croyantes ou stratégiques).
Ce qu’on critique ici, c’est le relativisme militant qui valide un signe sexiste sous prétexte qu’il serait religieux et minoritaire.
La frontière est claire :
• Toute croyante est libre de ses choix, aucun anarchiste n’a vocation à juger des pratiques privées.
• Mais dès qu’une pratique religieuse ou communautaire s’invite dans le champ politique pour exiger des accommodements ou pour imposer des normes à d’autres, alors elle devient un enjeu politique et critique.
Le combat anarchiste est contre les dogmes et les injonctions collectives, qu’elles soient religieuses ou laïques. On combat les systèmes d’oppression, pas les individus.
3. « Une élite bourgeoise radicale… cherche aujourd’hui son électorat dans des segments communautaires et universitaires. »
→ Cette phrase utilise des codes rhétoriques qui rappellent ceux de la droite identitaire, en suggérant que certaines luttes anticoloniales ou issues de la pensée décoloniale seraient motivées par un opportunisme communautaire. C’est très glissant.
Celle-là, elle est savoureuse. tu nous accuse d’utiliser des « codes de la droite identitaire » en osant évoquer une élite bourgeoise radicale qui chercherait à capter un électorat dans les segments communautaires et universitaires. Sérieusement ?
On cherche encore un exemple où la droite identitaire passerait son temps à dénoncer une élite bourgeoise radicale… D’habitude, c’est plutôt les gauchistes cosmopolites qu’ils désignent comme ennemis. Va falloir réviser la fiche.
Et puis soyons clairs : où est la lutte anticoloniale ou la pensée décoloniale là-dedans ?
La seule chose vraiment glissante ici, c’est le regard parano qui veut absolument voir dans une critique d’opportunisme électoral un sous-entendu raciste ou colonial. Il n’y a ni paternalisme, ni négation de luttes légitimes dans cette phrase, simplement le constat assez évident que certains courants républicains de gauche, en mal d’électorat populaire, viennent promettre à des quartiers qu’ils ont ignorés pendant vingt ans qu’ils vont tout changer.
Mais attention, uniquement s’ils sont élus. Et sans jamais dire comment ils comptent s’y prendre face aux logiques de business mafieux et de trafics locaux, qu’aucun discours décolonial ou progressiste n’a jamais réglé.
En résumé : on ne critique pas les luttes, on dénonce l’opportunisme des tartuffes électoralistes qui se parent de beaux discours décoloniaux de circonstance quand ça peut leur ramener des voix. Et ça, désolé, mais ce n’est pas « glissant », c’est salutaire.
La réponse à la question :
Le texte ne dénonce pas les luttes anticoloniales ou les combats des quartiers populaires. Il dénonce leur récupération par une bourgeoisie radicalisée qui instrumentalise ces causes non pour émanciper, mais pour servir des stratégies électorales et de pouvoir.
Quand on dit “segments communautaires”, il s’agit de certains cercles militants fermés qui hiérarchisent les luttes selon l’appartenance ethnico-culturelle, assignent les individus à des identités politiques obligées et excluent quiconque critique ce fonctionnement.
Ce qui distingue cette critique de celle d’un Finkielkraut ou d’un Zemmour, c’est :
• Que nous ne nions pas les discriminations racistes, systémiques et historiques, nous les combattons.
• Que nous défendons la solidarité de classe et l’universalité des luttes sociales, et que nous dénonçons leur fragmentation à des fins clientélistes.
Notre critique n’est pas contre les combats anticolonialistes ou antiracistes, mais contre leur instrumentalisation opportuniste par des appareils politiques de gauche bourgeoise qui fracturent les solidarités populaires et nourrissent les replis identitaires.
• Nous refusons à la fois le racisme d’État et les complaisances communautaristes.
• Nous distinguons le respect des croyants et la critique nécessaire des religions et de leurs injonctions sociales.
• Nous dénonçons la récupération clientéliste des luttes sociales par des élites gauchisantes, sans jamais renier les combats légitimes qu’elles pervertissent.
C’est la cohérence anarchiste : combattre tous les pouvoirs — qu’ils soient d’État, religieux, communautaires, économiques ou dogmatiques.
Et pour finir : nous prenons toujours le temps de répondre de manière construite dès lors qu’on nous adresse des questions elles-mêmes construites (voire constructives).
En revanche, les émoticônes en rafale et les mots jetés en vrac façon “je te plumerai”, on répondra sur le même ton. Pas de problème, on sait aussi faire dans ce registre.