On a le gouvernement que l’on mérite

une farce démocratique à la sauce Macronienne

On dit souvent que nous avons le gouvernement que nous méritons. À l’heure actuelle, cette maxime résonne avec une intensité particulière en France, où les arcanes politiques ont mené à un résultat qui ressemble davantage à une farce qu’à une réelle représentation populaire.

L’élection récente a laissé un goût amer, renforcé par l’alliance inattendue et calculée entre les macronistes et une partie de la gauche, dans un contexte de résistance à l’extrême droite. 

Résultat : un gouvernement de droite, des macronistes renforcés, et l’extrême droite toujours aussi présente. 

Merci Mélenchon ? 

Ou plutôt, merci à la machine politique, cette illusion démocratique, de nous plonger dans une situation où les choix semblent toujours se résumer à « moins pire ».

La stratégie politique : une cuisine de l'entre-deux tours

Avec une majorité présidentielle fragilisée, Macron n’aurait probablement jamais pu obtenir le nombre de sièges qu’il détient aujourd’hui sans la tambouille d’entre-deux tours. 

Alors que ses députés se retrouvaient sur le point de sombrer dans un quasi-anonymat, une alliance de circonstance a permis à son mouvement de passer de 2 députés réélus à 148. 

Une véritable bouée de sauvetage politique. 

Sans cette alliance, Macron aurait vu son pouvoir s’effriter, laissant probablement l’Assemblée Nationale avec seulement une poignée de ses fidèles députés, et mettant fin à son règne hégémonique.

Cependant, comme toujours, les « stratégies » politiques cachent un double jeu. 

L’alliance de la gauche, motivée par le désir d’empêcher l’extrême droite de s’imposer, a paradoxalement contribué à renforcer la légitimité du groupe macroniste. 

Au lieu d’un retour d’ascenseur pour la Nupes, Macron, en toute arrogance, se targue d’avoir obtenu plus de sièges que l’union de la gauche et affirme qu’il est toujours aux commandes. Le résultat ? 

Un gouvernement plus à droite que jamais, dirigé par un président dont l’ego semble sans limite.

Mélenchon : de l'anti-finance à la cohabitation forcée

Peut-on encore faire confiance à Jean-Luc Mélenchon et à ses stratégies ? 

En 2012, le même homme appelait à voter contre l’ennemi commun, à savoir la finance.

Ce « barrage républicain » contre le pouvoir du capital devait, selon lui, sauver la République et redonner du pouvoir au peuple. Mais que s’est-il passé ? 

On a eu droit à une série de trahisons politiques : le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi), la montée de Macron comme figure politique, et enfin l’arrivée de Manuel Valls, l’un des chefs de file d’un gouvernement de plus en plus déconnecté des préoccupations populaires, les prémices de la loi travail (loi El-konerie)…

Depuis lors, Mélenchon a continué à prôner la stratégie du barrage, sans jamais vraiment comprendre que ces manœuvres n’ont servi qu’à renforcer ceux qu’il prétendait combattre. 

À chaque élection, ce schéma se répète : au lieu de proposer une alternative radicale qui puisse redonner le pouvoir aux citoyens, il se contente d’encourager des alliances de convenance qui, finalement, ne font que renforcer l’ordre établi. Résultat ? 

Nous avons aujourd’hui Darmalin, Castaner, Panier-Runes-Achier et d’autres figures politiques dont l’empathie sociale semble bien loin des préoccupations quotidiennes des citoyens ordinaires.

Un jeu de dupes : la démocratie en trompe-l'œil

Le problème fondamental que révèle cette situation, c’est l’illusion même de la démocratie représentative telle qu’elle existe en France. 

On nous demande d’élire, de faire barrage, de choisir entre la peste et le choléra, sans jamais vraiment offrir une véritable alternative. 

Le cirque électoral nous pousse à croire que nos voix comptent, que nous avons le pouvoir de changer les choses. 

Mais au final, ce sont toujours les mêmes qui dirigent, ceux qui sont au service des intérêts financiers et des grandes entreprises. 

Macron, avec son habileté politique et sa capacité à manipuler les alliances, est le parfait produit de ce système. 

Un président qui, sous couvert de pragmatisme, a su se maintenir au pouvoir grâce à la peur de l’extrême droite et à la division de la gauche. 

Un homme qui, malgré ses discours enflammés sur la justice sociale, a contribué à l’érosion des services publics et à l’enrichissement des élites.

Merci Macron, mais surtout merci à nous

Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est peut-être parce que nous avons accepté ce jeu. Celui de l’élection et pire encore celui de la représentativité partisane.

Nous avons accepté d’être pris en otage par des stratégies politiques qui ne servent pas nos intérêts, mais celles de professionnels du profit politique, celle de groupes corrompus à divers niveaux.

Nous avons accepté de nous contenter de « moins pire », au lieu d’exiger un véritable changement. 

Peut-être avons-nous le gouvernement que nous méritons, parce que nous avons cessé de croire que nous méritons mieux.

Mais il n’est jamais trop tard pour changer la donne. Le premier pas vers la reconquête du pouvoir populaire est de reconnaître que ce système ne fonctionne pas pour nous. Qu’il ne met en place que des 

Il est temps de sortir de cette logique du « barrage » et d’exiger une véritable démocratie, où les citoyens ne sont plus réduits à être des pions dans une élection truquée d’avance, mais des acteurs réels du changement.

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