L’État ne nous aide pas à vivre, il nous prépare à mourir

choisi ton chemin, deux mains avec une pilule bleu dans l'une et rouge dans l'autre

Il est fascinant de constater avec quelle rapidité l’État s’empare des questions liées à la mort, pendant qu’il laisse pourrir les conditions de vie.

L’inscription de l’IVG dans la Constitution, les projets de lois sur l’aide à mourir : voilà où l’énergie politique est investie.

Pendant ce temps, les hôpitaux crèvent, les logements sont insalubres, le pouvoir d’achat se délite, la santé mentale s’effondre.

Et si la véritable fonction de l’État, c’était de nous aider à vivre — pas à disparaître ?

Mais il faut être clair : pour nous, anarchistes, l’État tel qu’il est conçu aujourd’hui est une aberration. Un monstre froid, né de la peur et nourri par l’illusion de l’ordre.

Un appareil de domination qui, sous prétexte de démocratie, concentre les décisions entre les mains d’une élite.

Une élite qui parle au nom du peuple, mais agit contre lui.

L’aberration de l’électoralisme

L’élection n’est pas la démocratie. C’est une parodie. Pour participer, il faut du fric, du réseau, des appuis médiatiques. Ce ne sont pas les idées qui gagnent, mais les moyens de les diffuser.

Une urne, avec comme texte élection piège à con

Résultat : une compétition entre partis bien installés, financés, promus par les mêmes groupes capitalistes qui possèdent les médias, financent les campagnes, organisent les débats.

Ce régime des partis exclut structurellement la parole des gens. Il ne favorise que ceux qui acceptent les règles du jeu — un jeu pipé. Il ne s’agit pas d’être représenté, mais d’être neutralisé.

Une “représentation” qui ne représente plus personne

Aujourd’hui, à peine plus de 50 % des électeurs se déplacent encore aux urnes. Et parmi eux, une infime minorité décide, par un jeu d’alliances, du sort de tous les autres.

Une minorité politique gouverne une majorité désabusée.

Prenons un exemple concret : le référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Le peuple dit non. L’élite s’empresse de dire oui à sa place. Contournement, trahison, mépris. Voilà la vérité de la “démocratie représentative”.

Et que dire des organes de contrôle ? Le Conseil constitutionnel, le Conseil supérieur de la magistrature — tous désignés, directement ou indirectement, par les présidents de la République successifs, eux-mêmes produits d’un système fermé. L’entre-soi prévaut à la légitimité populaire.

L’Europe : influence étrangère légitime ?

On nous parle d’ »influence étrangère » quand un vote ne plaît pas, mais que fait l’Europe elle-même ? Elle impose, elle conditionne, elle oriente, elle sanctionne.

Est-ce une “bonne” influence ?

Pourquoi une campagne influencée par l’étranger serait-elle invalidée, quand des campagnes entières sont guidées par Bruxelles, le FMI, les lobbies industriels ?

Là encore, deux poids, deux mesures. Les maîtres du jeu trichent avec leurs propres règles.

2024 : le grand carnaval électoral

L’élection européenne de 2024 en France a été un chef-d’œuvre d’absurdité.

31 % pour le RN au premier tour, suivi par Renaissance et le PS à 14 %, LFI et LR à la traîne.

Puis viennent les législatives : le RN conforte sa base avec 29 %, la gauche réunie atteint 28 %, le parti présidentiel descend à 20 %.

Mais au second tour, les résultats deviennent… magiques. Avec 32 %, le RN n’obtient que 88 sièges. Renaissance, avec 23 %, en récolte 148. La gauche unie, avec 25 %, en obtient 146. Cherchez l’erreur.

Et quand il s’agit de partager les postes clés de l’Assemblée, le dépeçage est complet : Renaissance, Modem, PS, LR se partagent les présidences de commissions.

Aucun représentant du RN — pourtant premier parti en nombre de voix — n’y siège. Résultat : 30 % des électeurs ne sont représentés nulle part.

La “représentation” est un simulacre.

Un théâtre où l’on joue la démocratie pour mieux l’empêcher.

le pouvoir ne reflète pas la volonté populaire, mais celle d’un cercle fermé.

Et les 36 % de citoyens silencieux ?

Les abstentionnistes, les votes blancs, les nuls, les non-inscrits : 36 % des citoyens sont totalement hors du radar. Invisibles. Ignorés.

Pourtant, ce sont eux qui subissent de plein fouet les conséquences des décisions prises sans eux.

L’État les somme pourtant de voter. C’est leur “devoir civique”. Mais pour quoi faire ?

Voter pour des promesses qui ne seront pas tenues ?

Pour des gens qui n’ont jamais vécu leur vie, connu leur quotidien, ni partagé leurs galères ?

Voter pour légitimer l’oppression ?

La propagande de la résignation

Les médias (eux aussi détenus par les mêmes mains) nous répètent en boucle : “La France va mieux.” Réindustrialisation, plein emploi, croissance verte, souveraineté retrouvée…

une litanie sans écho dans la réalité. Tout va bien, sauf pour ceux qui vivent ici.

Alors on s’interroge :

  • Est-ce que j’ai la vie que je mérite ?
  • Est-ce que l’État me protège ?
  • Est-ce que je suis libre, en sécurité ?
  • Est-ce que mon travail sert à construire un avenir ou juste à combler les déficits creusés par les erreurs d’en haut ?

Ces questions, on ne nous les pose jamais. On nous demande d’obéir, de payer, de nous taire.

Et bientôt, de choisir comment mourir — puisque vivre devient chaque jour plus difficile.

Quelle devrait être la fonction de l’État ?

Un État digne de ce nom aurait pour fonction de garantir à chacun les conditions matérielles et sociales pour s’épanouir :

accès inconditionnel à la santé, à l’éducation, au logement, à la culture, à la dignité.

Mais nous savons que cet État-là n’existe pas (pas dans sa forme actuelle.)

Car sa structure même repose sur la dépossession, l’exclusion, l’accumulation du pouvoir au profit d’une caste.

Pour nous, anarchistes, la solution n’est pas de “réformer” l’État. C’est de s’en débarrasser.

Créer d’autres formes d’organisation, horizontales, autogérées, locales, solidaires.

Reprendre la main sur nos vies. Construire un monde sans maîtres ni serviteurs.

L’aide à mourir dans de bonnes conditions

En quoi le choix d’un individu de vivre ou de mourir devrait-il relever des lois ou des décisions de l’État ?

Le droit de disposer de sa vie, y compris de sa fin, appartient à chaque individu.

Ce n’est pas à l’État de trancher ce qui est bon ou non pour une personne en fin de vie.

Son rôle, s’il en est un, devrait se limiter à garantir un accompagnement médical digne, humain, respectueux de la volonté de chacun.

Il s’agit avant tout de proposer un service public de santé capable d’informer clairement, d’écouter sincèrement, et d’accompagner sans juger.

Offrir à chacun les moyens de faire face à cette étape ultime (quelle que soit la décision prise) devrait primer sur toute velléité de légiférer davantage. Si l’on s’inquiète des possibles dérives, alors commençons par mettre les moyens là où ils manquent : dans les hôpitaux, auprès du personnel médical, dans les unités de soins palliatifs.

Car il est tout de même étrange de craindre des abus dans le droit à mourir quand tant d’autres « dérives » dans la vie quotidienne passent inaperçues ou sont tolérées : obtention d’un logement, accès à un travail, à un salaire décent, à une couverture sociale minimale…

L’État se montre-t-il aussi soucieux de ces injustices ordinaires ?

Pourquoi, alors, ce zèle à s’introduire dans l’intime, à régenter les dernières décisions d’un individu entouré de ses proches ? Le véritable respect de la vie commence par celui des choix de chacun, jusqu’à leur terme.

Le choix de donner la vie ou non

Là encore, pourquoi l’État devrait-il légiférer sur une question aussi intime, voire même inscrire ce sujet dans une constitution qui affirme pourtant que

« les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » ?

Une fois de plus, son rôle ne devrait pas être d’imposer une norme morale, mais de garantir les conditions permettant un véritable choix.

Il devrait se borner à offrir des services publics suffisants pour que chaque futur parent puisse décider de manière éclairée s’il souhaite ou non donner la vie.

Cela implique des structures accessibles et de qualité : maternités, crèches, accompagnement parental, mais aussi, pour celles et ceux qui prennent une autre décision, des cliniques disposant de personnel formé à l’écoute et à l’accompagnement psychologique face à la détresse que peut susciter un avortement.

 

Fidèle à leurs principes, les anarchistes privilégient ici la liberté individuelle, la solidarité concrète, et l’accès à une information claire, loin des injonctions ou des dogmes.

 

L’État ne nous aidera pas à vivre. C’est à nous de le faire. Ensemble. Libres. Égaux.

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